Portrait d'éleveur
 
 Bienvenue chez Didier Biau
  Élevage amateur de canaris couleurs
1476 Chemin du Deves
31620 Castelnau d'Estretefonds
France
Tél: 05 34 27 10 22
E-mail: didier-biau@club-internet.fr

MES DEBUTS
Je suis passionné par les oiseaux depuis la petite enfance, tourterelles, pigeons, pies, chardonnerets, serins cinis, verdiers...furent mes amis ailés de jeunesse.
A 20 ans (en 1964), mes premiers canaris jaunes huppés et ces inoubliables nichées restent encore dans ma mémoire.
A 24 ans, marié et papa, je visitais pour la première fois une exposition ornithologique qui m’a sidéré. Je fis l’acquisition d’une magnifique femelle isabelle pastel argenté (92 points championne du Sud-Ouest en stam). C’était en 1968. Aussitôt je m’inscrivais au club et m’abonnais à des revues qui me permirent de m’initier un peu car les divers livres achetés auparavant étaient totalement dépassés.
Une évidence : la canariculture était alors en pleine évolution.
Après deux ans de « galère régionale »,,j’ai commencé à sortir de ma province. Contact avec le père des mosaïques nouveau type, l’italien M Barbero ; contact à Paris avec M Aschéri pour les opales, pastels, inos et satinés ; et avec M Dalmasso d’Antibes dont je garde un très bon souvenir pour des rouges lipochromes (champion du monde à la fin des années 60).
Mes premiers titres furent en 1972 et 73 champion du Sud-Ouest. Le plus beau fut le titre de champion de France et de deuxième à Poitiers en 1974 avec un stam de femelles mosaïques rouges et un stam de rouges non intensifs. Mes oiseaux avaient battu un stam de rouges intensifs qui deux mois plus tard devenaient champion du monde en Belgique. J’avais eu quelques regrets. Anecdote sur ce national : ayant laissé échapper ma meilleure femelle le matin de l’expédition j’avais failli ne pas exposer. Mes oiseaux arrivèrent en retard au concours.
Ma première désillusion fut au mondial d’Antibes en Janvier 74 où j’avais exposé l’unique stam du concours en satiné blanc. Ces oiseaux ayant gagné partout j’avais quelques espoirs. Cela me valut quelques amitiés en plus d’un séjour inoubliable avec des éleveurs belges dont Mme et M Philippe (futur président de la C.O.M.) : des personnes formidables.
Fort de l’expérience de M Barbero (croisement de mosaïque ancien type x gloster = mosaïque nouveau type), j’expérimentais certains accouplements : mosaïque Nouveau Type x divers lipos et avec divers mélanines classiques ou de couleurs nouvelles. En plus je tentais diverses hybridations dites + ou - fécondes (lizard, serin cini, tarin du Vénézuéla) et certaines dites stériles comme mâle canari satiné x femelles chardonneret ou verdier. Je cédai certains de ces hybrides à des éleveurs connus, mais tous ces oiseaux furent stériles.
Toutes ces tribulations, panachages etc ne donnèrent de résultats qu’en 74 en lipo mosaïque rouge NT et en 75 et 76 pour les mélanines mosaïques NT avec des titres de champion international à Paris (concours qui était très prisé à l’époque).
MON IDEE SUR LE FACTEUR B
Lors de ces panachages je me suis forgé l’opinion que le facteur B n’est pas un seul gène ayant à la fois une action sur la phaéomélanine et une action sur la tonalité du lipochrome par le biais de la structure de plume. Une nouvelle forme de plume (non fixée héréditairement) venait de naitre : elle était plus réceptive quantitativement et qualitativement, plus de noir ou plus de brun ou plus de phaéomélanine. Sur certains bruns panachés, les plages lipochromiques étaient jaune citron malgré la présence de plus ou de moins de phaéomélanine brune.
Pour mémoire, on dit souvent (en utilisant la notation universelle de 1970) :
Facteur B+ = facteur brun indépendant provoquant la phaéomélanine.
Facteur B = gène muté de B+ = facteur bleu ou facteur structural : il transforme la phaéomélanine en eumélanine et la couleur jaune devient citrin.
LE LANCEMENT DE L’INO MOSAIQUE
En ces années là quand je parlais de l’ino mosaïque on me qualifiais souvent d’illuminé ou de plus encore. Certains avaient fait des associations géniques erronées et pensaient que l’ino était inconciliable avec un bon facteur mosaïque. J’obtenais mon premier phaéo rouge mosaïque (ino) en 76 ou 77. Mon amie Annie Filleul fut une des rares à le voir. Elle était assez jeune éleveuse mais passionnée. Dix ans plus tard elle écrivit un livre intéressant sur les oiseaux. Dommage qu’elle inventa d’autres symboles géniques. Mon premier phaéo mosaïque jaune (un ivoire) vit le jour en 78. Je n’exposais ces oiseaux en jaune lors du championnat qu’a Antibes en 1981 après un « break » de trois ans suite à certaines vilenies plus ou moins gratuites. Malgré quelques titres de champion de France et places d’honneur, j’étais déçu de n’avoir pas pu exposer un stam de phaéo rouge mosaïque. Maintenant je prépare mieux mes oiseaux pour les concours : 1 par cage ( 4 mâles ensemble, attention les dégâts : un mort et des abîmés). J’avais par contre exposé une superbe brune mosaïque jaune porteuse ino qui était citrin c’est à dire avec un lipochrome très citron et une femelle agate opale mosaïque rose ivoire. On a parfois quelques raisons de se rappeler certains oiseaux.
LA DECENNIE 80
En 83 le championnat de France était dans ma ville : Toulouse. Plusieurs titres dont un en agate mosaïque rouge femelle qui fit la couverture d’une revue. 1984 fut traumatisant : incendie suspect d’un bâtiment où j’avais des oiseaux en préparation ainsi que mes très bons sujets reproducteurs. Je décidais alors de faire en fond jaune ce que j’avais déjà réussi ou ce que j’avais en préparation en mélanines fond rouge mosaïque. J’exposais ainsi le premier noir opale mosaïque jaune à Marseille en 1986 : champion international. S’il n’était pas parfait, il avait le mérite d’avoir une bonne plume... car là aussi on disait que..... A cette occasion M Aschéri me félicita pour la qualité de mon stam de phaéo mosaïque jaune (venant de lui, j’avais quelques raisons d’être satisfait). J’avais en plus fini premier de ce concours au nombre de titres.
Puis j’ai eu un « raz le bol » l’année d’après pour des raisons mineures (mais à force on disjoncte) et je décidais d’arrêter l’élevage. J’offrais mes 70 meilleurs sujets à un ami + quelques coupages de tarin du Venezuela et autres à d’autres éleveurs. Le soir de mon « enterrement oiseaux » nous avions invité à dîner plusieurs amis éleveurs. Au cours du repas, ma femme, me sentant malheureux (elle sait que ma passion est viscérale) nous annonça qu’elle allait s’occuper de quelques couples de canaris. Ce fut un moment pathétique. Elle qui avait souvent pesté contre les oiseaux, qui paraissait satisfaite que je cesse l’élevage proposait maintenant l’incroyable (par pitié ? ou par ? ?).
Il ne me restait alors que quelques bruns mosaïques rouges et bruns opales mosaïques jaunes (oiseaux où il y avait encore beaucoup de travail à faire) + quelques oiseaux plus ou moins vieux. En trois ans elle fit quelques titres de champion de France et deux places d’honneur au mondial de Berne en stam de brun opale jaune mosaïque femelles et en stam d’agate opale jaune mosaïque mâles. Ces oiseaux étaient jugés en compétition avec les fond rouge à cette époque donc dur dur de faire des médailles.
MON RETOUR A L’ELEVAGE
Je repris les rennes de notre élevage cette année là et fis 3ème et 4ème au mondial avec des stams de noir opale et brun opale en jaune mosaïque derrière des fond rouge. Je n’ai pu exposer l’année suivante à cause des contraintes vétérinaires liées à des épidémie de maladie de Newcastle chez les volailles. Ensuite je fis quatre titres de champion du monde et quelques places de deuxième et troisième. Les nombreux autres titres (nationaux et internationaux) ne sont plus comptabilisés.
MES VOEUX
Que la formulation chromosomique type Verkamp soit revue et complétée.
Pour le mondial que les classes soient réajustées. Par exemple dans une classe où il y a plusieurs séries (types différents en compétition) qu’on puisse exposer plus d’oiseaux en individuel. Par exemple en opale on peut seulement engager 3 individuels alors que choisir (un noir, un agate, un brun ?). C’est frustrant quand on travaille ces 3 séries. Il est par contre anormal qu’en stam cela soit illimité (8 ou 10 stams en blanc ou en rouge du même éleveur).
MES REGRETS
Que la phaéomélanine ne soit pas plus sérieusement pénalisée sur les bruns striés. Je dis cela depuis 20 ans au moins. La striation est liée au sexe. La phaéo est libre !
Il est absurde de dire le noir eumélanique et le brun quelqu’il soit = phaéo. Certes c’est une minorité mais c’est anormal. L’eumélanine brune est liée au sexe comme la noire.
Sur les agates : des stries souvent trop larges dues à une structure de plume trop molle.
Sur les bruns et les noirs (surtout en mosaïque) : des stries excessivement larges pour le même motif de structure de plume. Cela limite même le nombre de stries. Ces oiseaux auraient-ils moins de plumes ? Tout excès est néfaste.
Sur les mosaïques (lipochromes et certains mélanines). Je ne suis pas d’accord avec des mâles et femelles « pseudo-hermaphrodites » = mâles de type femelle et femelle de type mâle. Nous ne pourrons jamais fixer un type. Les gènes de localisation mosaïque ne sont plus respectés actuellement sur les mâles spectaculaires de concours (grand masque et quasiment plus rien en poitrine). Ces mâles qui ne peuvent pas engendrer de bonnes femelles ne sont pas de bons mâles.
MES CONVICTIONS PERSONNELLES
Depuis plus de 20 ans je ne crois pas à l’homogénéité de couleur de l’eumélanine noire des canaris de type noir. Pour l’instant rien n’a été prouvé. Bien au contraire ! Ce qui paraît noir n’est pas forcément du noir pur. Je tenterais de démontrer un jour ce que j’avance..... avec le risque de me faire vilipender.
Tant que j’y suis, pour mettre un peu d’huile sur lefeu :
n+ = noir eumélanique
rb+ appelé facteur oxydant est à mon sens le brun eumélanique
n et rb étant la dilution variable de chacun des deux gènes n+ et rb+. C’est pour cette raison qu’un isabelle à dessin plus ou moins dur peut être grisâtre ou brunâtre ou beige (mélange 50-50 de gris et de brun clair) suivant les accouplements avec la sous-plume qui sera de tonalité variable du foncé au clair.
J’ajouterai que le type de l’oiseau peut être variable à cause du « quantitatif mélanique » et en fonction de la structure de plume. Ainsi il est très possible de créer des agates très noirs (tête sans la zone sourcilière typique, etc) et à l’inverse des bruns avec un éclaircissement frontal etc. Le gène n+ peut s’exprimer à la puissance 10 ou 8 ou 6  et idem pour le rb+. Pareil pour n et rb. C’est pourquoi la plume fine ou semi-large est la seule intéressante. La plume large ne devrait être employée que sur les oiseaux de travail. Par exemple, si on depigmente trop, le dessin de tête s’amenuise ou disparaît alors on peut revenir sur un oiseau à plume plus large.
EN CONCLUSION
Je dirai : « les dogmes, s’ils sont immuables... aucun en fait n’est établi. Si l’on croit en certaines idées, il faut persévérer tant que l’on ne vous démontre pas le contraire. »

Didier Biau vient de vous faire partager le feu intérieur qui l’anime. Cette passion des canaris couleurs il la poursuit maintenant dans sa fonction de juge national et dans son élevage consacré actuellement à la gamme quasi complète des opales (noir, agate, brun) en fond blanc, rouge ou jaune, mosaïque ou non. Depuis 3 ans il retravaille une excellente lignée de lipochromes rouges intensif et schimmel. Quelques satinés complètent l’élevage et surtout Didier Biau a quelques oiseaux en préparation car c’est ce travail de base et de recherche qui le passionne le plus.
 
 

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