Champion Canary Club |
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par Bernard Descamps |
n+ : représente le noir (gène sauvage)
n : représente le brun (mutation récessive
du gène précédent)
rb+ : représente la pleine oxydation (gène
sauvage)
rb : représente le premier facteur de dilution (mutation
récessive du gène précédent) et déterminant
l’agate et l’isabelle.
Comme toutes les nouvelles mutations, le satiné
a été croisé avec les quatre types classiques.
Mais de ce travail, il n’est ressorti que deux phénotypes : le satiné typique à stries brunes et sous-plume beige le satiné dilué n’ayant pratiquement plus de dessin et ayant une sous-plume gris clair. |
Deuxième exemple : Pour tester
nos deux hypothèses, croisement d’un mâle satiné typique
avec une femelle noire (anciens noir-brun). Toutes les filles sont alors
satiné typique et les fils sont noir-brun porteur satiné.
Ces mâles accouplés à des femelles isabelles classiques
devraient nous donner huit sortes différentes de gamètes
après crossing-over qui aboutiraient à huit sortes de filles.
Formulation du mâle: n+
rb+ s+ / n rb s
Formulation des 8 filles possibles : n+ rb+ s+ : femelle noire classique n rb s : femelle isabelle satiné typique n+ rb+ s : femelle noire satiné n rb s+ : femelle isabelle classique n+ rb s : femelle agate satiné (satiné dilué) n rb+ s+ : femelle brune classique n+ rb s+ : femelle agate classique n rb+ s : femelle brune satiné |
Or, de ce croisement il n’a jamais été obtenu de femelles
agate ou isabelle classique. Cela permet de dire que le facteur satiné
n’est pas distinct de rb ou si proche de lui sur le chromosome que la probabilité
d’un crossing-over les séparant est infime et à ce jour et
à ma connaissance cela ne s’est jamais produit. De même lorsque
nous croyons être en présence de mâles noir satiné
ou brun satiné et que nous l’accouplons avec une femelle récessive
en type par rapport à ce mâle, ils se comportent : le brun
satiné comme un isabelle satiné, le noir satiné comme
un agate satiné. Ceci amène à penser que le gène
satiné est seulement une mutation du gène rb+
qui pourra donc avoir deux allèles soit rb soit rbs .
Ceci explique les résultats obtenus dans les deux types d’accouplement
précédents. Le gène sauvage rb+ est responsable
de l’oxydation maximum et est dominant sur rb qui est responsable du premier
facteur de réduction du pigment mélanique et domine aussi
rbs qui est responsable du satiné. rb domine aussi rbs
. Ces deux types d’allèles expliquent aussi la légère
différence d’aspect phénotypique entre un agate pur et un
agate porteur satiné, de même chez les isabelles.
Déduction:
Le satiné typique à stries brunes
sera de formule n rbs .
Ses mélanines sont brunes (n) mais ce n’est ni un isabelle
ni un brun car il ne possède ni l’allèle rb+ ni
l’allèle rb. Son comportement semble être celui d’un isabelle
tout simplement parce que le gène rbs (satiné)
est récessif par rapport à rb (isabelle) donc suivant l’accouplement
pratiqué il laisse apparaître le facteur amené par
le conjoint. S’il est accouplé avec un brun, il aura des jeunes
bruns ; s’il est accouplé avec un isabelle, il aura des jeunes isabelles.
Par contre, un de ces fils brun porteur de satiné ne sera jamais
porteur d’isabelle et ne donnera jamais de fille isabelle.
Le satiné dilué sera de formule
n+ rbs .
Ce n’est ni un agate ni un noir. S’il se comporte comme un agate
c’est toujours pour la même raison : rbs est récessif
par rapport à rb et les jeunes laissent simplement apparaître
le phénotype du conjoint.
Je pense à partir de cette théorie qu’il faudrait bannir petit à petit de notre langage les appellations d’isabelle satiné et d’agate satiné pour les remplacer par satiné typique et satiné dilué.
Hérédité
La mutation satiné est à hérédité récessive liée au sexe. |
Standard
Le standard actuel ne considère comme typique que le satiné
à stries brunes à qui on demandera un bon contraste entre
les stries et l’intervalle entre les stries. Le dessin du satiné
est formé de stries partant du bec chez la femelle et du front chez
le mâle et qui s’étendent jusqu’aux grandes plumes couvrant
les ailes. Les stries seront fines, bien marquées et symétriques
sur le dos sans être tombantes. Les flancs devront présenter
le même dessin que le dos. L’interstrie devra être lumineuse
pour permettre au lipochrome d’être éclatant. La sous-plume
sera de couleur beige et les yeux rubis. Les pattes, le bec et les ongles
sont évidemment de couleur chair.
Pour ma part, je souhaite que l’oiseau présente un plumage bien contrasté.
Les stries doivent se présenter comme ceci :
__ __ __ __ __ __ __ __ __ __ __ __ |
et non comme cela :
________ ________ ________ |
Le travail des satinés
Le travail des satinés est assez complexe. En fait, il faut
trouver un juste milieu pour obtenir des stries fines et bien marquées
avec une bonne luminosité.
Si nous travaillons satiné typique x satiné typique,
au bout de quelques années il se peut que les stries s’atténuent,
se diluent. Dans ce cas, pour redonner de la pigmentation on peut utiliser
le brun à condition qu’il soit extra. Ainsi pour les satinés
à fond blanc récessif, on peut croiser avec un brun jaune
intensif avec des stries eumélaniques bien visibles. Et en deux
années, on obtient des satinés récessifs avec une
pigmentation plus prononcée. L’intérêt du brun jaune
c’est qu’il donne souvent de gros oiseaux.
Si la striation des satinés devient trop large, il faut croiser
avec des intensifs à mélanine fine et bien marquée.
Si les oiseaux manquent de luminosité, il vaut alors mieux travailler
avec de l’agate ce qui permettra une meilleure expression du lipochrome
et en effaçant toute trace de phaéo donnera un satiné
typique du plus bel effet.
par Jean - Paul Glémet |
Notre ami Bernard Descamps a bien fait le tour de la question et je souhaite simplement en quelques lignes apporter le fruit de mon expérience sur l’élevage de cette variété. Si en fond blanc et fond non mosaïque je ne peux apporter plus d’éclaircissements, en revanche, en fond mosaïque je pratique cet élevage depuis 24 ans pour les satinés mosaïques rouges et plus de 15 ans pour les satinés mosaïques jaunes et cela avec un succès certain maintes fois récompensé au niveau national et international. |
Le travail du satiné mosaïque
On peut travailler avec des porteurs mais pour ma part je préfère
accoupler pur x pur car en appréciant parfaitement le dessin des
reproducteurs de départ il n’y a ensuite pas trop de surprises à
l’arrivée. Il faut veiller alors attentivement à la blancheur
de l’interstrie et au dessin pas trop large ainsi qu’à la qualité
du plumage car une plume bien serrée permet d’avoir un dessin mieux
aligné (pas flou ni tombant).
Le satiné mosaïque n’est pas un oiseau plus fragile que
les autres et s’élève assez facilement comme les autres variétés
de canaris couleurs (avec ses joies et parfois ses déboires). C’est
un oiseau si beau que je ne peux qu’en conseiller le travail.
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