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des canaris par Jean - Paul Glémet |
Comme nous l’avons vu dans l'article ABC sur les canaris couleurs, il n’existait à la fin du 19ème siècle que très peu de couleurs différentes de canaris : le vert bien sûr, le brun et évidemment le jaune. Tout l’essor et la diversification de la canariculture s’est produit au 20ème siècle et surtout dans les quarante dernières années.
Les premières modifications des pigments mélaniques : c’est chez un éleveur hollandais, M Helder de Leewarden, que sont apparus les premiers mutants agates. Issues d’un couple de verts, ces femelles montraient ce qu’on a appelé le premier facteur de réduction. A partir de ces agates, en croisant avec des bruns, on introduisit ce premier facteur de réduction qui en agissant sur le brun a donné les isabelles. On avait alors là ce qu’on appelle les quatre types classiques : le noir et le brun (groupe des oxydés) , l’agate et l’isabelle (groupe des dilués).
Le canari blanc : si l’existence de canaris blancs est signalée au 18ème siècle, ils semblaient avoir disparu depuis. C’est en 1908 qu’apparaît chez Mme Lee, en Nouvelle-Zélande, un canari blanc dans un coule de jaunes. Le même phénomène se produisit aussi chez un éleveur anglais, M Kiesel. Ces oiseaux sont à l’origine de tous les canaris blancs récessifs actuels. En même temps, en Allemagne, étaient élevés d’autres canaris blancs, différents par leur mode de transmission héréditaire, les blancs dominants. L’origine de ces oiseaux allemands est inconnue.
La recherche du canari rouge : c’est à partir de 1926, en Allemagne, que plusieurs éleveurs (MM Dams de Königsberg, Marten de Lotzen et surtout le docteur Dunker de Brème) essayèrent d’introduire le facteur rouge dans le patrimoine génétique du canari. La méthode était de croiser des mâles d’un Fringillidé d’Amérique Centrale : le tarin rouge du Vénézuéla avec des femelles canaris puis de réaccoupler les jeunes hybrides obtenus à nouveau avec des canaris. L’avantage était qu’une grande partie des jeunes mâles hybrides étaient féconds donc utilisables mais en revanche toutes les femelles jusqu’en troisième génération sont stériles donc inutilisables. On a ainsi obtenu toute une gamme d’oiseaux plus ou moins orangés et de grands espoirs étaient fondés. Malheureusement il ne put jamais être obtenu de canari réellement et naturellement rouge. Tous les canaris rouges ou mélanines à fond rouge qui existent aujourd’hui sont des descendants de ces croisements avec le Tarin rouge du Vénézuéla mais ils doivent subir l’apport dans leur alimentation des substances de synthèse (divers types de caroténoïdes) au moment de la pousse des plumes : ceci force la couleur qui peut alors devenir d’un rouge très foncé.
Le facteur ivoire : c’est au début des années 50 que naquit dans une nichée de canaris chanteurs Harz jaunes chez Robner Willi une femelle d’une teinte jaune très pâle et douce. Les croisements montrèrent par la suite que cette mutation était d’hérédité liée au sexe. Elle fût d’abord appelé pastel puis pris le nom d’ivoire. Cette mutation affecte le pigment lipochromique : le jaune devient jaune pâle, le rouge devient rose vif (sans colorant artificiel l’orange prend la couleur de l’ivoire d’où le nom de la mutation).
Le facteur pastel :
cette
mutation est la première à avoir affecté les deux
pigments mélaniques. Le premier pastel est né dans un nid
d’isabelles et les premiers sujets exposés en championnat du monde
le furent par l’immense éleveur hollandais M Broockmeier en 1957.
Cette mutation touche les quatre types classiques et est d’hérédité
liée au sexe. Son action essentielle est une légère
dilution des pigments mélaniques, l’œil restant noir.
Le facteur opale : en 1958 est né en Allemagne dans l’élevage de M Rossner le premier vert opale dans une nichée de canaris chanteurs Harz verts. Cette mutation peut toucher les quatre types classiques, est d’hérédité récessive et son action est une dilution assez poussée des pigments mélaniques tout en laissant l’œil noir. Les premiers opales exposés au championnat du monde le furent en 1962 à Bruxelles. |
Le facteur ino : c’est en 1963 en Belgique chez M Ceuppens que naquit dans un couple d’isabelles rouges un jeune qui montrait une forte dilution du pigment mélanique mais avait aussi la particularité d’avoir les yeux rouges. Cette mutation est d’hérédité récessive, elle inhibe entièrement le pigment mélanique noir et trouve donc sa pleine expression sur les canaris bruns. Cela donne un dessin maillé brun car le pigment brun se met en périphérie de chaque plume. Ce canari brun ino s’appelle maintenant le phaéo.
Le facteur satiné : en Argentine, en 1967, chez M Calderon naquirent aussi des sujets à yeux rouges mais ils avaient une transmission héréditaire différente (hérédité liée au sexe). Cette lignée disparut entièrement. En même temps, en Hollande, une mutation analogue voyait le jour. Immédiatement l’éleveur français M Aschéri acquit toute cette souche (même les femelles sur le nid) et il travailla cette mutation pour l’introduire dans toutes les variétés. C’est ainsi que le satiné voyait officiellement le jour au début de la décennie 70. Cette mutation à hérédité liée au sexe n’existe que sous deux aspects (strié ou non strié) et seul le satiné strié appelé isabelle satiné est reconnu comme sujet d’exposition.
Le facteur ailes grises
: au milieu de la décennie 60 apparurent en Italie les premiers
« ailes grises ». Il s’agit de canaris noirs pastels mais avec
une modification du dessin des plumes du corps mais surtout des rémiges
qui sont fortement dépigmentées dans leur partie médiane.
Maintenant le dessin visible sur le corps est formé de petits points
blancs (les lunules) se détachant sur un fond gris cendré
foncé. La génétique de ces oiseaux est encore mal
connue et leur standard en pleine évolution.
Le facteur topaze
:
Cette mutation semble née dans des souches d’inos où elle se conjuguait à l’ino pour faire des oiseaux à striation marron. C’est par le travail acharné de quelques éleveurs français (MM Aschéri et Darrigues) que le topaze a trouvé sa pleine expression notamment sur le type agate. |
C’est une mutation d’hérédité récessive, elle donne des oiseaux ayant les yeux rouges à la naissance mais qui en quelques jours deviennent noirs. Le dessin du plumage est formé de stries fines noires très contrastées. Cette mutation est officiellement reconnue au niveau mondial depuis 1993 et est énormément en vogue actuellement. |
Le facteur eumo : cette mutation est apparue en 1986 chez un éleveur hollandais M Van Haff. Dans une nichée d’agates est né un sujet à yeux rouges et qui ressemblait au plumage d’un opale. Les croisements successifs montrèrent qu’il s’agissait d’une mutation nouvelle, d’hérédité récessive et qui peut affecter les quatre types classiques en diluant les pigments mélaniques et en laissant l’œil rougeâtre. Cette mutation est officiellement reconnue au niveau mondial depuis 1997. |
Pour visualiser toutes ces mutations, consultez notre dossier photos
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du C.C.C. |
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