Champion Canary Club
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Les canaris onyx
par Jean - Paul Glémet
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Dernière née des mutations du canari couleur, l'onyx a déjà fait parler de lui dans plusieurs revues (Espagne, Italie, Belgique...) et plus timidement dans la revue française ODM où seules quelques informations fragmentaires ont été fournies. Pourtant cette couleur est déjà élevée abondamment en Europe et en Amérique du Sud, son standard international va être officialisé en Janvier 2001 et ces oiseaux pourront concourir officiellement dès le championnat de France 2001 (classes D 10) et le Mondial de Janvier 2002. Le présent article a pour but de regrouper ce qui se sait actuellement sur cette mutation mais surtout de donner les diverses hypothèses et pistes de réflexion pour travailler ces canaris onyx.

L'origine des onyx (est-elle celle que l'on croit?)
Quand j'ai vu les premiers onyx lors du mondial de Bréda en Janvier 1993, j'ai interrogé l'éleveur qui les présentait. Il s'agit de Luis Bellver de Valencia en Espagne. Il me dit que cette mutation était apparue six ans auparavant dans une nichée de canaris verts. Nous avons là la théorie la plus communément admise. Mais certains disent qu'en fait la mutation viendrait de croisements précédents entre un canari et un tarin d'Amérique du Sud ce qui expliquerait que cela touche la disposition de la mélanine à l'intérieur de la plume et modifie le dessin strié du plumage. Autre "bruit qui court": l'onyx ne serait pas apparu dans l'élevage sus-cité mais chez un éleveur des Iles Baléares qui aurait ensuite cédé des oiseaux aux frères Bellver. Voilà la légende de l'onyx commence....

Compréhension de la mutation onyx (un long tâtonnement)
Dès le début des années 90 Luis Bellver voulait faire étudier et reconnaitre ces oiseaux par la Confédération Ornithologique Mondiale. Ainsi il lui fût demander de tester l'onyx par rapport aux autres mutations et donc de l'introduire dans de nombreuses couleurs. Pourquoi cette démarche? Simplement car au début la mutation a été mal comprise et mal interprêtée: on croyait qu'elle transformait la phaéomélanine brune en mélanine noire et qu'ainsi elle allait noircir les oiseaux. On pensait donc à un facteur complémentaire qui améliorerait le phénotype (l'aspect) de certains oiseaux et les rendrait plus spectaculaires. Cette voie a malheureusement fait perdre beaucoup de temps car l'introduction dans le pastel, le topaze etc n'a finalement eu aucun intérêt alors que les efforts auraient du se concentrer sur la recherche de la typicité de la mutation introduite sur les quatre types classiques.
Car il s'agit en fait d'une mutation à part entière et qui doit être considérée comme telle et donc ne doit pas être mélangée avec les autres. C'est dans cette direction de travail que les grands éleveurs européens se sont engagés depuis 1995 et ceci commence juste à aboutir à l'aube du troisième millénaire. 
Hérédité et génétique de l'onyx
Quand j'ai vu la première fois les onyx, en 1993, l'éventail présenté comportait des noir onyx (plus ou moins clairs), un agate onyx blanc, des sujets ressemblant à des brun pastel et aussi des sujets ressemblant à des brun opale blanc mais à peine plus foncés. Luis Bellver me dit qu'il s'agissait de croisement d'onyx et de brun opale mais quand je lui demandais si c'était des premières générations opale x onyx ou si c'était des retour sur opale il me dit qu'il n'en savait rien car c'était son frère qui s'occupait de cela. Réponse surprenante venant de quelqu'un sensé être spécialiste et venir apporter la lumière au sein de la COM. Dans le train du retour je réflechissais à cela et me dit que si ces sujets étaient obtenus ainsi en première génération on aurait affaire à un cas d'allélomorphie: l'onyx étant alors allèle de l'opale. Mais j'avoue que je n'avais pas été emballé par les oiseaux vus, qu'en plus leur prix était plutôt prohibitif (10 000 FF pièce) et que je me lançais cette année là dans l'introduction du mosaïque dans la mutation eumo (cela suffisant à mobiliser mon énergie et une grande partie de mon élevage). Les onyx entraperçus de ci de là dans les années suivantes n'avaient pas beaucoup évolués ni les connaissances des éleveurs à leur égard.
Ce n'est que lorsque les "grosses cylindrées italiennes" et L. Bellver se sont concentrés sur l'élevage des onyx purs (ou en relation avec l'opale) que la qualité des sujets présentés a rapidement progressé et qu'on a commencé à voir des oiseaux spectaculaires et dignes d'intérêt. 
Première théorie: l'opale et onyx sont deux allèles du même gène
La théorie de l'allélomorphie multiple est la plus communément admise. En résumé: l'opale et l'onyx seraient deux mutations du même gène sauvage. Ainsi on aurait des sujets non mutés, des sujets mutés purs opales, des sujets mutés purs onyxs, des sujets mutés avec un gène opale et avec un gène onyx et ce sont ces oiseaux qui présentent un aspect intermédiaire. L'onyx  serait évidemment comme l'opale d'hérédité récessive libre.
 
Résultats de croisements d'après cette théorie:
pur onyx x pur onyx 
100% de pur onyx
pur onyx x pur opale 
100% d'intermédiaires opale onyx 
pur onyx x intermédiaire 
50% de pur onyx
50% d'intermédiaire 
intermédiaire x intermédiaire 
25% de pur onyx
50% d'intermédiaire
25% de pur opale

Cet oiseau a tout l'aspect d'un brun pastel. 
En accord avec la première théorie ce serait un intermédiaire onyx + opale.
        En accord avec la deuxième théorie ce serait
un pur onyx + porteur opale.
Que penser de cette théorie?
Elle a l'avantage d'être simple et de montrer qu'effectivement il y a une parenté entre l'opale et l'onyx. J'ai croisé des intermédiaires entre eux et j'ai obtenu des purs opale at aussi des purs onyx. Mais dans les intermédiaires il existe des sujets plus clairs que d'autres, il existe aussi des purs onyx qui sont un peu plus clairs. Sont-ils alors vraiment purs? Cette variabilité d'aspect doit-elle être interprétée comme une simple variation  comme on en voit dans toutes les couleurs ou comme nécessitant une autre explication génétique?
Deuxième théorie: l'opale et onyx sont deux gènes séparés mais s'influançant
Cette théorie a été développée notamment par le juge espagnol Ruis Cano. L'opale et l'onyx seraient deux mutations distinctes mais ayant une influence l'une sur l'autre. Ces deux mutations seraient d'hérédité récessive libre. Ainsi il existerait des pur onyx,  des purs onyx + porteur d'opale, des pur onyx + pur opale, des pur opale + porteur onyx, des porteur onyx + porteur opale et à l'autre bout des pur opale. Ce qui entre l'onyx et l'opale nous donnerait quatre types d'intermédiaires (du plus foncé au plus clair) car dès qu'un exemplaire du gène opale se trouve en présence d'un exemplaire du gène onyx on obtient un oiseau d'aspect modifié.
Que penser de cette théorie?
Elle est plus compliquée que la précédente mais elle explique mieux la variabilité de tonalité des sujets intermédiaires et aussi le fait que certains oiseaux d'apparence foncés et peuvant presque être considérés comme des onyx purs (les belges les appellent des "type onyx") donnent dans leur descendance des oiseaux plus clairs. Ces types onyx seraient donc des pur onyx + porteur opale.

Comment travailler les onyx
1. Se débarrasser de l'opale
Le standard officiel international comme le standard français n'acceptent que les pur onyx. Partant de là, le travail immédiat et prioritaire est de se débarrasser de l'opale. En noir onyx le nombre de sujets purs est suffisamment important pour qu'on ne recherche que des reproducteurs pur onyx. On ne croisera que des pur onyx entre eux ou à la rigueur un pur onyx avec un intermédiaire très foncé. 
En revanche, en agate onyx ou en brun onyx le nombre de pur onyx est plus restreint donc on pourra encore utiliser des sujets intermédiaires dans le but de produire rapidement des pur onyx. Ensuite on utilisera que des pur onyx. Il est inconcevable en 2001 de continuer à croiser des onyx avec des opale, il faut ensuite au moins deux générations pour réobtenir des pur onyx.
2. Améliorer le type
Le but à atteindre dès 2001 c'est la production de purs onyx correspondant aux objectifs du standard. Le travail effectué jusque là a consisté à éliminer l'opale et à améliorer la structure des onyx (taille et surtout plumage) ainsi que la qualité de la catégorie. Ceci est en très bonne voie. maintenant il faut s'attacher à améliorer le type.
En noir onyx il faut encore foncer les oiseaux notamment la tonalité de la strie, allonger la striation et noircir fortement les pattes. Ceci sera obtenu en croisant un noir onyx pur avec un très bon noir classique et en deux générations l'amélioration sera visible.
En brun onyx il faut là aussi encore foncer les oiseaux notamment mieux faire ressortir la striation et allonger la striation. Ceci aussi sera obtenu en croisant avec de très bons bruns classiques.
En agate onyx il faut faire porter l'effort sur le dessin strié. Actuellement les agate onyx ont un dessin trop large et continu puisqu'ils trouvent tous leur origine dans les noir onyx. Il faut donc croiser avec d'excellents agates classiques au dessin bien fin et discontinu.

Les particularités de l'onyx
1. Action sur la pigmentation du plumage
Il y a modification de la pigmentation mélanique des plumes. L'axe central de la plume est légèrement plus dilué que chez le classique. et de l'eumélanine se disperse dans les barbes de la plume.
 Ainsi  chez le noir onyx, le "noir" des stries devient gris foncé sur un fond gris plus clair. L'oiseau apparaît recouvert d'un voile gris. Ceci se retrouve aussi au niveau des ailes et de la queue: plumes grises très foncées avec une marge grise cendrée. 

Autre particularité: 
dans les rémiges et rectrices, la pigmentation n'est pas régulière, on voit de petites bandes plus claires en travers de ces plumes (voir photo).
En brun onyx, on retrouve cet effet de dilution sur l'axe des plumes (il y a même dans les plumes de couverture le phénomène des petites bandes plus claires). La dispersion de la mélanine dans le pourtour de la plume donne aussi un éclaircissement de l'interstrie.
En agate onyx, l'axe central de la plume prend une teinte grise foncée alors que le pourtour est nettement éclairci. Ainsi l'effet de voile est réduit et l'oiseau gagne en luminosité.

2. La cagoule
On a longtemps dit que les onyx possédaient une cagoule noire. D'autres parlaient d'une cape. Il est plus logique de parler de voile et de comprendre que la tonalité de ce voile dépendra du type (noir, brun ou agate) et de la catégorie (intensif, schimmel et mosaïque). Ainsi chez un noir le voile sera gris foncé et chez un sujet intensif (donc à plumage serré) ce voile sera concentré et formera une cagoule "noire" sur la tête, la nuque et le haut du dos. A l'inverse chez un agate mosaïque, il n'y aura pas de cagoule mais le dessus de la tête, la nuque et les joues sont recouvertes de fines et très courtes stries grises foncées.
3. La dépigmentation des scapulaires

Dépigmentation en 
bout de 
scapulaires chez 
un noir onyx
Actuellement la majorité des onyx en noir et brun présentent le bout des scapulaires (plumes de couverture alaires) avec une dépigmentation mélanique. Ceci n'est pas du plus bel effet et est peut-être lié à la structure de plume (plume large) des sujets actuels. Certains sujets présentent peu ce phénomène de dépigmentation. En agate onyx on remarque très peu cela. Je pense que cette dépigmentation n'est pas une caractéristique et qu'il faudra tendre à l'éliminer.
4. La dépigmentation des flancs
Souvent les noir onyx ont les flancs manquant de mélanine. Il y a des stries aux flancs mais trop légères et l'interstrie n'est pas assez sombre. Ceci est aussi lié à un plumage encore un peu trop long. En travaillant avec des sujets à plumage plus serré et en recroisant avec des classiques à stries bien marquées on devrait rapidement pallier à ce défaut.
5. La sous-pigmentation des pattes
Elle se retrouve chez quasiment tous les noir onyx actuels. Toutefois le travail avec de bons classiques commence à porter ses fruits et la pigmentation des pattes commence à devenir correcte. A noter que presque tous les noir onyx élevés en Allemagne ont des pattes très noires. Ceci n'a certainement rien de naturel (ni lié à la génétique ni à un bronzage au fort soleil de la mer du Nord) mais tient certainement d'une aide de la chimie: donc méfiance.

Le standard des onyx
Ces standards sont bien sûr en pleine évolution. Voici la version qui s'appliquera pour l'année 2001 en France.
Noir onyx :
La mélanine est disposée de façon particulière dans le plumage. Le dessin strié du corps sera long et aligné comme chez le noir classique, les stries noires du manteau se détacheront sur un fond gris noirâtre. Un voile gris sombre recouvre les rémiges et rectrices. Une cagoule noire enveloppe la tête et la nuque. Cette cagoule est moins visible chez le schimmel et le mosaïque. Les pattes, le bec et les ongles sont noirs. 
NB : Un liseré sur les scapulaires peut être présent mais ce n’est pas une exigence. L’étude ultérieure de ces oiseaux nous indiquera si ce liseré subsiste chez les oiseaux les plus typiques.

Brun onyx :
La mélanine est disposée de façon particulière dans le plumage. Le dessin strié du corps sera long et aligné comme chez le brun classique, les stries brunes du manteau se détacheront sur un fond brun plus clair. Un voile grisâtre recouvre les rémiges et rectrices. Les pattes, le bec et les ongles sont clairs.

Agate onyx : 
La strie sera grise foncée sur un fond gris plus clair. Le dessin mélanique correspond à celui de l’agate classique mais au niveau de la tête et de la nuque la mélanine sera plus enveloppante. Les rémiges et rectrices seront recouvertes d’un voile grisâtre. Les pattes, le bec et les ongles sont clairs.
Isabelle onyx :
Variété existante mais non reconnue officiellement et donc non exposable pour l'instant.
 

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