Champion Canary Club
Graines BEYERS
 
 
 
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Mythe ou réalité :
l'indispensabilité des porteurs
par Jean - Paul Glémet
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Au vu de certaines questions posées sur le forum du Bird Ring Francophone, il me semble utile de reprendre un article que j'avais écrit il y a une dizaine d'années mais en le réactualisant en tenant compte de nouvelles connaissances en la matière.
 
Qu’est-ce qu’un porteur ?
C’est un sujet hétérozygote, c’est à dire possédant dans son patrimoine génétique une mutation qu’il n’exprime pas dans son aspect extérieur (= phénotype).
En fait, quand certains sont persuadés de l’indispensabilité des porteurs, c’est aux mutations récessives libres qu’ils pensent : le fond blanc récessif, l’opale, l’ino, le topaze, l'eumo, l'onyx. Et souvent quand certains disent qu'il faut travailler avec des porteurs c'est en premier lieu à des questions de taille que pensent les éleveurs. Or la taille n'est quand même pas le critère principal à prendre en compte quend on élève des canaris couleurs.

L’influence sur la taille
Le croisement blanc x blanc, opale x opale, ino x ino etc  ou encore plus fort le croisement de doubles récessifs (opale fond blanc x opale fond blanc par exemple)  diminue t-il ou pas la taille des sujets obtenus?
Comme dans tout croisement, tout dépend du gabarit des reproducteurs. Il n’y a pas de baisse sensible et générale de la taille au cours des générations si les parents de départ sont de bonne taille. 
Toutefois mon expérience dans ce domaine montre qu'il faut quand même être vigilant, j'ai constaté une baisse de taille au bout d'un grand nombre de générations de pur x pur en opale (près de dix générations).

L’influence sur la typicité
Prenons l’exemple des inos (phaéos). En croisant deux bruns inos (phaéos) possédant un bon écaillage bien régulier et contrasté, vous aurez de fortes chances de sortir une majorité de sujets bien écaillés. En revanche, en croisant l’un de ces phaéos avec un brun porteur, quelle qualité d’écaillage amènera ce porteur ? C’est l’incertitude. Seule l’origine de la souche, la connaissance des purs de cette souche peut laisser espérer que…(voir l'article de Daniel Hurtrel sur sa façon de travailler les phaéos).  En travaillant avec les purs, on apprécie mieux le potentiel des reproducteurs utilisés. Bien sûr, inversement, si un porteur est excellent et le montre (exemple : un agate porteur opale bien noir et sans brun) il sera plus intéressant d’utiliser qu’un pur moyen (un agate opale voilé de brun).
En résumé, pour la typicité, l’utilisation systématique des croisements pur x porteur n’apporte pas de plus, pas d’amélioration. La qualité s’améliore aussi bien en travaillant pur x pur, tout dépend de la qualité des géniteurs. L’utilisation de deux purs permet de mieux visualiser les qualités des géniteurs donc de mieux prévoir les qualités des issus.

L’influence sur la fécondité
Les mâles purs sont aussi féconds que les porteurs et il existe des oiseaux stériles dans les deux groupes. Cette remarque est aussi valable pour les femelles. Pour les qualités d’éleveuses, les variations sont d’ordre individuel : les pures n’élèvent ni mieux ni moins bien que les porteuses. 
Prenons l’exemple des agates opales fond blanc qui, bien que cumulant deux mutations récessives, produisent sans difficultés des nichées de 4 ou 5 jeunes. Il en est de même pour des femelles inos qui élèvent très bien et d’autres pas du tout.

L’influence sur la fragilité des issus
On entend souvent dire que les jeunes issus de pur x pur sont plus fragiles que ceux issus d’un porteur… Cette affirmation est totalement fausse..
Pourquoi le seraient ils ?Quelle différence de potentiel génétique y-a t’il entre un phaéo blanc issu de deux purs et un phaéo blanc issu d’un mâle pur et d’une femelle brune porteuse ino ? Ils possèdent tous les deux les mêmes gènes du type n rb+ (brun), le gène ino muté et le même gène blanc muté. Ils pousseront tous les deux aussi bien s’ils sont bien nourris ou crèveront tous les deux s’ils sont mal nourris.
En fait cette affirmation vient du début de l'élevage des blancs récessifs: ces oiseaux étaient très fragiles mais on ne savait pas que cette fragilité était due à une carence en vitamine A et on pensait que c'était dû à leur origine.

L’influence sur le rendement
En règle générale, les porteurs ne sont pas des oiseaux de concours. 
Le but des croisements est de produire des purs qui, eux, pourront être exposés. 
Le croisement pur x porteur ne donnera que 50% de purs (chiffre théorique) donc une proportion moins grande de sujets de concours. 
De plus, il arrive que dans une nichée mixte (purs et porteurs), les porteurs se développent plus vite que les purs et peuvent même entraîner la disparition de leurs frères mutés. Ceci n’est pas dû au type de croisement mais au fait que les oiseaux mutés poussent moins vite et sont souvent plus fragiles que les classiques (exemple : les isabelles pastels, les satinés sont souvent plus fragiles que les agates ou les noirs). En croisant des purs vous n’auriez pas ce genre de problème puisque la nichée ne contiendrait que des purs et même si parfois le nombre total de jeunes élevés est moindre, on a tout de même un nombre global de sujets de concours plus élevé, donc un plus vaste choix pour les expositions.

Conclusion :
Il n’est pas indispensable d’utiliser des porteurs dans le travail des variétés récessives mais il n’est pas non plus interdit d’en utiliser.
Que les reproducteurs choisis soient des purs ou des porteurs n’a pas d’importance, il faut avant tout que ce soit des sujets de qualité qui apporteront un plus dans vos croisements.
Par plus, j'entends : meilleure forme, meilleur plumage, mais aussi évidemment une meilleure typicité ce qui dans certains cas est difficile à apprécier sur un porteur mais il ne faut pas hésiter à aller chercher par le biais de porteurs certaines qualités de typicité chez des classiques performants. N’hésitez donc pas à faire voler en éclats cette interdiction pur x pur, vous aurez de belles surprises ! Cette interdiction prônée par certains, fait partie, avec les croisements intensif x intensif ou fond blancdominant x blanc dominant, de ces TABOUS de la canariculture qu’il est parfois intéressant de transgresser. Mais n’est-ce pas le propre de tous les tabous ? Ceci est une autre histoire.

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