Champion Canary Club |
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par Francis Lemoine |
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Historique
Cette mutation (l’ino) est apparue vers 1964 en Belgique chez JP
Ceuppens. A plusieurs reprises cet éleveur avait obtenu des jeunes
aux yeux rouges dans un nid de bruns rouges mais il ne parvenait pas à
les élever jusqu’à l’âge adulte. C’est avec les conseils
et l’aide d’éleveurs et juges (comme René Druart) que cette
mutation a connu ses premiers balbutiements.
A l’origine, hormis les yeux rouges, cette mutation n’était
pas spectaculaire. Le dessin (pouvait-on parler d’écaillage) était
très disparate. Chez les mâles il ne restait que quelques
traces de phaéo sur le dos. C’est à force de sélection
et de travail avec des bruns (porteurs) que cette mutation a abouti aujourd’hui
à l’un des plus beaux canaris. Nous le devons au travail d’éleveurs
renommés belges, hollandais mais aussi français. Ce
sont les français qui ont indiqué les grandes lignes caractéristiques
de ce standard au niveau international COM (la priorité à
l’écaillage) et proposé un standard spécifique pour
les mâles. Par ailleurs plusieurs éleveurs français
sont champion du monde dans cette couleur. On peut parler d’un véritable
savoir-faire français. Mario Aschéri avait aussi en son temps
réussi à introduire la mutation ino chez les lipochromes
et créait ainsi les premiers lipos à yeux rouges.
Caractéristiques principales
Alors que la phaéomélanine est considérée
comme fautive dans de nombreuses couleurs de canaris, chez le phaéo
c’est l’inverse : elle sera cultivée et développée.
L’objectif est d’obtenir des sujets d’un brun d’une tonalité soutenue
avec une disposition de la mélanine en périphérie
de la plume. On obtient ainsi cet aspect d’écaillage sur l’ensemble
de l’oiseau.
Dans les flancs les meilleurs sujets montrent aussi ces écailles. Les rémiges et rectrices sont aussi ourlées d’un liseré le plus brun possible. Pattes, bec et ongles sont clairs. Les yeux sont rouges. La priorité en jugement est donnée au dessin écaillé, ensuite en second on apprécie la tonalité du brun puis en dernier l’enrobage du brun sur l’ensemble de l’oiseau. La spécificité des mâles c’est d’avoir un mini-masque facial sans brun et la partie centrale de la poitrine laissant voir le lipochrome à travers un persillage de brun.
Mâle phaéo blanc
- femelle phaéo jaune schimmel
Photo et élevage Peuquet
La sélection
La sélection aura pour but de développer l’écaillage
et le contraste. A l’examen d’une plume de phaéo on constate une
forme large et ronde qui permet à la phaéomélanine
de se déposer en périphérie. La partie centrale de
la plume doit être la plus claire possible (sans mélanine).
Détail d'une plume du dos:
axe de la plume sans mélanine donnant
la fameuse écaille bien contrastée du phaéo,
lipochrome rouge refoulé à la
base des barbes (c'est un mosaïque),
phaéomélanine dans les barbes
en périphérie de la plume
A noter que le sommet de la plume est blanc
et non brun, l'écaille ne sera pas parfaite.
Accouplements
La mutation phaéo est récessive
et à hérédité libre.
Phaéo x phaéo = 100% phaéo
Phaéo x classique = 100 % de porteurs
phaéo
Phaéo x porteur phaéo = 50%
de phaéos + 50% de porteurs phaéos
Porteur phaéo x porteur phaéo
= 25% de phaéo, 50% de porteurs de phaéo, 25% de classiques
(non porteurs). Ce dernier accouplement ne permet pas de distinguer les
porteurs des non porteurs.
Pour obtenir de bons porteurs de phaéo
il faut utiliser les bruns de l’ancienne génération. Choisir
des sujets chargés de phaéomélanine de manière
à bien cultiver cette dernière. Personnellement j’ai tenté
de faire des porteurs avec des bruns à dessin long et large. L’accouplement
de retour sur phaéo s’est avéré décevant. Les
jeunes phaéos obtenus avaient le dessin aligné (des lignes
blanches) et non un dessin écaillé . A mon avis cette démarche
n’est pas intéressante pour l’élevage de bons phaéos.
Femelle phaéo blanc
Photo et élevage Peuquet
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du C.C.C. |
techniques |
pratiques |
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